Le passage des pneus en caoutchouc aux pneus sans air : Une révolution dans le monde de l'automobile
John Boyd Dunlop est l'inventeur du pneumatique gonflé à l'air. C’est en 1887, son fils Johnnie, lui fait part des secousses provoquées par les pneus en caoutchouc solide de son tricycle sur les rues pavées que John Boyd Dunlop conçoit l'idée ingénieuse d'un pneumatique en caoutchouc rempli d'air. Après des recherches approfondies, il parvient à mettre au point ce concept novateur et dépose un brevet en 1888 pour cette invention révolutionnaire.
L'année suivante, en 1889, l'invention de John Dunlop commence à susciter un vif intérêt lorsque le cycliste Willie Hume se met à utiliser ces nouveaux pneumatiques lors de ses courses. Grâce à cette innovation, Willie Hume remporte de nombreuses compétitions, propulsant ainsi la notoriété et la popularité du pneumatique gonflé à l'air inventé par John Boyd Dunlop.
Un clou ou un bout de verre sur la route ce type de pneumatique risque facilement la crevaison, c’est pourquoi depuis plusieurs années les manufacturiers de pneumatiques investissent sur un nouveau procédé : le pneu sans air.
Les tests des pneus sans air ont été d’abord réalisés sur des engins à basse vitesse comme les grosses tondeuses et c’est tout récemment que ces pneus ont fait leur apparition sur les routes françaises avec une présentation remarquée près de Douai (Nord) par La Poste. Trois premières camionnettes jaunes équipées de ces pneus sans air ont été fièrement dévoilées.
Dans la région des Hauts-de-France, pas moins de 40 véhicules utilitaires vont avoir l'opportunité de tester ces pneus "Uptis", développés par la marque Michelin. Cette expérimentation durera deux ans et permettra de mettre à l'épreuve ces pneus révolutionnaires qui sont fabriqués en Caroline du Sud, dans l'une des usines délocalisées de l'entreprise basée à Clermont-Ferrand.
Les pneus en question ont une conception classique avec une roue en aluminium et une bande de roulement en gomme. Cependant, leur innovation réside dans l'insertion de 64 « ailettes » noires et incurvées entre la roue et la bande de roulement. Ces ailettes sont fabriquées à partir d'un mélange de filaments de fibre de verre et de résine, et leur objectif est de rivaliser avec la pression de l'air en termes de confort, de résistance à la chaleur et aux chocs.
Une caractéristique essentielle de ces pneus est d'éviter le sous-gonflage, ce qui contribue à augmenter leur durabilité. Toutefois, les détails concernant la méthode d'assemblage des ailettes ainsi que les spécificités de la ceinture qui les relie à la bande de roulement sont gardés secrets.
Le groupe Michelin n’est pas la seule enseigne à développer le pneu sans air. En mai 2022, le fabricant de pneus Goodyear a dévoilé son modèle de pneu sans air (NexTrek) en le faisant tester par la presse sur une Tesla. Cette innovation vise à équiper des véhicules de livraison, y compris ceux dotés de technologies autonomes. Goodyear a pour ambition de lancer la production en série de ces pneus d'ici à 2030. Il en est de même pour Michelin qui vise un début de commercialisation début 2030.
Parallèlement, la start-up américaine Smart Tire explore une approche différente en utilisant un métal à mémoire de forme développé par la NASA pour son véhicule d'exploration de Mars. En partenariat avec le constructeur coréen Hyundai, Smart Tire prévoit de commercialiser en premier lieu des pneus increvables pour vélos, qui seront disponibles à la vente à partir de la fin de l'année 2023, au prix d'environ 150 dollars.
Crédits : Lepoint.fr, Linternaute et Tf1info