Financer les 200 000 nouvelles places en crèches d'ici à 2030 : Les solutions envisagées par le gouvernement


création des places en crèches

Le 1er Juin, la Première ministre, Elisabeth Borne, se rend à Angers et Laval pour clôturer un conseil national de la refondation (CNR) dédié à la petite enfance. Au cœur des discussions se trouve le financement des 200 000 nouvelles places en crèches projetées d'ici 2030, une mesure cruciale pour faciliter l'accès à l'emploi des parents et notamment des femmes.


Dans une interview accordée à Ouest-France, la Première ministre souligne l'importance de la garde des enfants comme l'un des principaux obstacles à l'accès à l'emploi, surtout pour les femmes qui sont souvent contraintes de se retirer du marché du travail lorsqu'un enfant arrive dans le couple.

Priorité à la création de places en crèche

Durant sa visite à Angers, accompagnée du ministre des Solidarités, Jean-Christophe Combe, et de la secrétaire d'État à l'Enfance, Charlotte Caubel, Elisabeth Borne a visité une crèche labellisée Avip (à vocation d'insertion professionnelle). Ce type de crèche offre aux personnes en recherche d'emploi : une priorité dans l'affectation des places et une structure avec une large plage horaire.

La Première ministre a profité de cette occasion pour annoncer le financement de 100 000 places supplémentaires en crèche d'ici à 2027, dans le but d'atteindre 200 000 places d'ici à 2030. Actuellement, 458 000 places en crèche et 770 000 places auprès d'assistantes maternelles sont disponibles pour les jeunes enfants.

Pour réaliser cet important chantier, Matignon prévoit un « apport financier supplémentaire» de 5,5 milliards d'euros sur la période 2023-2027 pour soutenir la création de ces nouvelles places.

Les communes de plus de 3 500 habitants deviendront «autorités organisatrices» de l'accueil du jeune enfant. Leur mission consistera à recenser les besoins, informer les familles et construire une offre de garde adaptée. Cette disposition sera intégrée dans le projet de loi sur l'emploi.


Financement des crèches


Prévenir la maltraitance


Suite à un rapport alarmant de l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) en avril, appelant à des réformes profondes pour mieux prévenir les maltraitances, la Première ministre a fixé des mesures pour améliorer la qualité de l'accueil. Un système de « remontée et suivi des signalements » ainsi que davantage de contrôles seront mis en place. Ce projet en cours de réflexion verra le jour sous forme d’une plateforme centralisée de signalement des maltraitances, afin que les lanceurs d'alerte soient protégés de toute pression hiérarchique ou intimidation.

Jean-Christophe Combe, ministre des Solidarités, prévoit également la mise en place d'un « référentiel de bonnes pratiques professionnelles » pour guider les salariés des crèches. Des réunions dédiées et rémunérées seront organisées pour permettre aux professionnels d'améliorer leurs pratiques et de partager leurs expériences.

Pour contrôler la conduite de ces structures, les agréments pour les crèches seront désormais « limités à dix ans, avec un rendez-vous systématique à mi-parcours», précise Elisabeth Borne.


Favoriser la garde d’enfants pour les publics en difficulté


Outre le renforcement des crèches, un « fonds d’innovation » de 70 millions d'euros sera créé pour développer des modes de garde adaptés aux publics en difficulté. De plus, le gouvernement augmentera les aides des CAF (caisse d'allocations familiales) pour l'emploi d'une assistante maternelle, afin que cette solution ne coûte pas plus cher qu'une crèche.

Enfin, pour remédier au manque de professionnels, le gouvernement s'engage à trouver des moyens visant à rendre ces métiers plus attractifs, car le déficit de main-d'œuvre est un facteur aggravant les difficultés d'accueil des enfants, comme le souligne l'Igas.

Crédits : Libération.fr et Francebleu