L’accueil de la petite enfance : vers la refonte d’un service public en 2023 ?
Les EAJE (établissement d’accueil du jeune enfant) comprennent les crèches collectives, micro-crèches, haltes-garderies, jardins d’enfants, crèches d’entreprise ou les structures multiaccueils. On notera particulièrement une légère hausse de la part des crèches dans les EAJE entre 2017 et 2018. Pour augmenter la capacité d’accueil des EAJE, très hétérogène selon les territoires, une modification de la politique publique d’accueil de la petite enfance, est un sujet remis sur le tapis en 2023.
En effet, cette thématique a d’abord été formulée en 2005 dans le rapport de la commission « famille, vulnérabilité, pauvreté » présidée par Martin Hirsch. Et en 2007, lors des débats aux élections présidentielle, Nicolas Sarkozy souhaitait mettre en place un droit opposable au mode de garde. Aujourd’hui, en 2023, comment se porte l’accueil du jeune enfant ?
Le principal objectif de la refonte du service public de la petite enfance est de répondre aux besoins des familles. Avec cette mise en place, le gouvernement tirerait plusieurs aspects positifs de cette structure :
- La finalité d’un accueil égalitaire et universel où chaque enfant ont les mêmes chances, peu importe son lieu de naissance ou de vie.
- La socialisation précoce de l’enfant qui impacte son évolution à la fois physique (motricité et détection des handicaps), sociale, culturelle et éducative. Des travaux ont illustré ce paramètre avec une acquisition du langage plus rapide chez les enfants issus de milieux défavorisés.
- L’inclusion sociale et professionnelle des parents, notamment de la mère. Selon les chiffres, le taux d’activité des femmes diminue en fonction du nombre d’enfants.
Les freins pour l’établissement de ce service sont le rendement concret sur l’éducation de l’enfant. A ce stade une étude systémique sur ses bénéfices reste à mettre en œuvre par ailleurs il y a inévitablement une problématique de coût pour la collectivité… Si la légitimité de ce poste de dépense tombe presque sous l’évidence à l’époque des restrictions budgétaires et d’une diminution des coûts de fonctionnement de l’Etat, trouver des ressources pour le financer ne va pas être simple.
Le débat a été lancée fin 2022 et doit déboucher sur des propositions en mars 2023.
Pour rappel à ce jour, le service public de la petite enfance est un service public facultatif réalisé au bon vouloir de chaque commune, en fonction de ses capacités financières. Les communes prennent en charge l’accueil des crèches familiales et des structures collectives ainsi que leur animation pour découler sur un projet éducatif de territoire.
Historiquement, l’intervention associative est très présente dans certaines zones et on peut observer plus récemment un accroissement du secteur privé lucratif, notamment dans les zones urbaines denses. De nouvelles structures ont vu le jour ces dernières années : le regroupement d’assistantes maternelles dans des maisons d’assistantes maternelles ou encore des micro-crèches.
Aude Clouet, ancienne cadre chez AG2R, a ouvert une micro-crèche,
« La Maison des p’tits chouchoux », au centre du Jardin d’entreprises, entre les communes de Chartres et Nogent-le-Phaye pour faciliter la vie des familles de salariés de ce pôle d’activités. Les locaux accueillent jusqu’à douze enfants de deux mois et demi jusqu’à l’entrée en maternelle.
Aude Clouet très enthousiaste par rapport à son projet déclare « Je voulais créer une structure de petite enfance qui ressemble à ce que j’ai toujours voulu avoir pour mes enfants. » : une qualité d’accueil irréprochable, un aspect très cocooning, un petit jardin et un micro-potager. Le petit jardin et le micro-potager ont été aménagés par le mari d’Aude Clouet, paysagiste, et sont à proximité de la micro-crèche. « Aux beaux jours, les “p’tits chouchous” pourront y faire pousser fleurs et légumes ! Les repas du midi seront bio et les couches, écologiques ! », affirme la nouvelle directrice.
Crédits : Lechorepublicain.fr, Theconversation.com et Lagazettedescommunes.com